LA LITTERATURE



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LE DIT DE GENJI ( Genji Monogatari ) de Murasaki Shikibu - (1020) ****( POF ) :

L'un des plus anciens romans du monde, ce livre est aussi considéré comme le chef d'oeuvre de la littérature de la période de Héian. Ecrit en 54 chapitres, par une dame de la cour, il retrace la vie d'un Prince Genji de la cour de Kyôto et de son fils Kaoru.

La principale qualité de ce livre est de laisser à la fois un témoignage de la vie de cour à l'ère Héian, mais encore plus d'exprimer le concept très japonais de la fragilité des choses ( Mono no aware ). Ce n'est pas une histoire ici qui est importante, mais le ressenti des émotions de chacun des différents protagonistes.

Ecrit uniquement en hiragana ( la langue des femmes ), les 54 chapitres étaient numérotés avec des caractères particuliers ( Genji mon ).


LA BRANCHE DU PRUNIER de Murasaki Shikibu - (1998) **( POF ) :

Excellente initiative des POF ( Publications Orientalistes de France ) de proposer cet extrait du Dit de Genji, illustré par une trentaine de calligraphies originales du maître Uesugi Sôryû. Au rythme du récit de Murasaki Shikibu, des idéogrammes superbement tracés, parfois très stylisés, permettent au lecteur de se détacher un instant du récit pour admirer le tracé du pinceau.

Idéal pour ceux que la lecture des 54 chapitres du Genji Monogatari rebute un peu, ce fascicule permet de pouvoir goûter à l'atmosphère de ce merveilleux roman Japonais. Il est d'ailleurs très probable que nombre de lecteurs décideront de continuer la lecture originale traduite par René Sieffert.

On pourra admirer également au début et à la fin du livre plusieurs peintures représentant l'époque Heian. Ces illustrations datant de l'ère Muromachi sont inspirées elles-même de peintures beaucoup plus ancienne. Voici donc réunis tous les éléments d'un très beau cadeau à vous faire offrir, ou bien à destiner à tous les amoureux du Japon.


LE DIT DE MURASAKI de Liza Dalby - (2000) ***( Robert Laffont ) :

Voici la bonne surprise de l'année ! Ecrite par un non-Japonaise, ce roman recrée de façon étonnante l'atmosphère de la vie de la cour de l'époque Heian, l'âge d'or du Japon. En écrivant une biographie romancée de la vie de Murasaki Shikibu, Liza Dalby s'impose l'exercice de style de recréer, dans son propre texte, le style de la romancière du XI éme siècle.

Au travers des poèmes authentiques de Murasaki Shikibu, l'auteur invente la vie de la jeune Fujiwara, plus connue sous le surnom "Murasaki". Même si les faits ne sont pas réels ( la vie de Murasaki Shikibu est presque totalement inconnue ), on prend plaisir au long des 550 pages à revivre les événements de la cour du régent Fujiwara Michinaga, le maître du Japon.

La description des palais, les superbes jardins de Kyôto, la beauté des kimonos ( Juni- Hitoe ), tout est prétexte à présenter la richesse et la sophistication d'une période heureuse et raffinée du Japon ancien. Au final, le lecteur découvre une page surprenante de l'histoire d'un pays trop souvent associé aux événements tragiques de la guerre.


MEURTRES A LA COUR DU PRINCE GENJI de Nagao Seio- (1986) ***( Editions Philippe Picquier ) :

Surprenant roman policier médiéval, ce livre plonge le lecteur plus de mille ans en arrière à l'époque de l'ère Heian, la plus raffinée des périodes de Kyôto. L'enquêteur n'est autre que la très célèbre Murasaki Shikibu, l'auteur du "Dit de Genji " ( voir ci-dessus ).

L'atmosphère de la cour Impériale du XIème siècle est parfaitement reproduite : univers à la fois sophistiqué et cruel où tout est suggéré ou chuchoté dans l'ombre des paravents. Dans le dédale des longues galeries du palais, les courtisanes au longs cheveux noirs et aux kimonos somptueux, trament une intrigue à la fois violente et raffinée.

Surprenant livre d'un auteur Japonais qui réécrit à sa manière le plus connu des romans historiques, le "Dit de Genji", mais qui démontre également une connaissance remarquable de cette période unique du Japon.


LE PRINCE DES TENEBRES de Nagao Seio- (1995) **( Editions Philippe Picquier ) :

Neuf ans après son succès " Meurtre à la Cour du prince Genji", Nagao Seio se transporte à nouveau dans le passé du Japon ancien. Il s'agit de la période dite " Asuka" ( 538-710) soit environ 400 ans avant le roman précédent. Dans cette période troublée où le pouvoir central n'est pas encore réellement établi, les luttes de clan sont fréquentes pour le pouvoir suprême.

A la cour de l'Empereur Jomei, se livrent de curieuses machinations. Le clan des Soga essaie toujours de contrôler l'Empereur par des mariages arrangés, mais soudain des meurtres énigmatiques et violents déchirent la Cour Impériale. Un prince sanglant semble vouloir déchirer le fragile équilibre qui régnait jusqu'ici.

Nagano Seio, une fois de plus, mélange le suspense d'un roman policier à la réalité historique. Un grand nombre de ses personnages ont bien existé et prennent vie sous sa plume. Mais en toile de fond, apparaît également l'opposition du bouddhisme naissant soutenu par Soga no Umako (?-626) face à l'ancien Shintoisme défendu par le clan Mononobe.


LE CHATEAU DE YODO de Yasushi Inoue- (1960) ( Picquier Poche ) ***:

Grand romancier historien, Yasushi Inoue nous plonge à la fin de la période Momoyama, juste avant la prise de pouvoir définitive sur le Japon par Tokugawa Ieyasu.

Batailles, châteaux incendiés, malgré un décor tragique, Inoue retrace la vie d'une femme dont le destin va se heurter à l'histoire du Japon. son personnage raffiné et harmonieux semble en totale contradiction avec l'environnement violent et tumultueux qui l'entoure.

Yasushi Inoue signe ici l'un de ses plus beaux romans.


JOURNAUX DES DAMES DE COUR DU JAPON ANCIEN
de Murasaki Shikibu - Izumi Shikibu - Sarashina -
**(1008-1021)
( Philippe Picquier ) :

Ecrits principalement par Murasaki Shikibu, ces journaux intimes de trois dames de la cour de l'ère Heain nous ouvrent l'univers de l'époque la plus raffinée et la plus intellectuelle du Japon ancien.

Dominée par la famille Fujiwara, aussi grands fonctionnaires que mécènes, la cour de Kyôto vit ses plus belles heures, loin des guerres et des dures réalités du quotidien du peuple Japonais. Ici, seuls l'art de la poésie, la description d'impressions fugitives ou de rencontres galantes sont l'expression du bon goût et du savoir-vivre.

Exceptionnel document sur la vie de la cour à l'ère Heian, décrite par l'une de ses participantes les plus remarquables.


SPLENDEURS ET MISERES D'UNE FAVORITE de Dame Nijô - (2004) - **
( Philippe Picquier ) :

Dans la lignée du Genji Monogatari ou des journaux intimes des dames de cour, voici la vie de Dame Nijô, fille du grand conseiller Koga Masatada. Maîtresse de l'Empereur Go Fukakusa, cette jeune courtisane ambitieuse vit son espoir de devenir Impératrice se transformer en cauchemar quand, rentrée en disgrâce, elle fut fut chassée du Palais Impérial.

A travers cette chronique de moeurs, assez fréquente à cette époque, se dessine un monde de Cour cruel et destructeur. Les ambitions personnelles, les tromperies, les alliances de fortune servent immanquablement de décor à la montée puis à la chute de Dame Nijô.

Au delà du roman, voici une magnifique occasion de faire revivre l'âge d'or de l'époque Heian, symbole de raffinement et de gloire pour toute une aristocratie entièrement tournée vers la beauté et le sentiment. Les historiens apprécieront de plus les nombreuses notes qui permettent de mieux comprendre l'intégralité du récit.


LE JOURNAL DE SARASHINA de Takasué Sarashina - (1040) - ** ( Pof) :

Voici le texte original du journal de l'une des trois grandes écrivains de l'époque Heian, aux cotés de Murasaki Shikibu, Izumi Shikibu et Sanuki no Suké. Sarashina vient d'une famille de la grande noblesse de cour. A la fois descendante par son père de Sugawara no Michizané et des Fujiwara par sa mère, elle vit dans un milieu artistique très privilégié.

Fascinée par le roman de Genji ( Genji Monogatari ), elle s'identifie, sans s'en rendre compte, à ses personnages. Sa vie souvent solitaire, est une suite de rêveries romanesques qu'elle confie à son journal. Douée pour la narration et pour la poésie, elle combine de plus en plus les deux disciplines dans le même texte pour donner une oeuvre totalement originale.

Takasué Sarashina laisse ainsi, 50 ans après Murasaki Shikibu, un témoignage unique sur la vie de Kyôto à l'ère Heian. On y retrouve toute la mélancolie et le romanesque de cette culture, si élitiste et si raffinée, îlot culturel au milieu d'un Japon encore souvent dominé par l'obscurantisme et les combats.


ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE JAPONAISE de Michel Revon - (1986) - ** ( Vertiges ) :

Couvrant près de 1200 ans de littérature Japonaise, le livre de Michel Revon présente les principales formes d'expression artistiques ( contes, romans, poème...).

Si la première partie est très largement consacrée à la poésie ( Waka ), la fin de la période Heian permet d'aborder les premiers journaux intimes ( Nikki ) et les premiers romans ( Genji Monogatari ). La période Kamakura ( Heike Monogatari ) et Muromachi ( Taiheiki ) sont, eux ,surtout centrées sur le récit historique guerrier. Enfin le roman domine largement la période Edo.

De nombreuses notes et analyses de l'auteur permettent au lecteur de se resituer dans le contexte de l'époque.


LE MAITRE DE THE de Yasushi Inoue- (1991) ** ( Le Livre de Poche ) :

Dernier livre du grand écrivain Japonais, paru l'année de sa mort. Yasushi Inoue se penche sur l'un des grands mystères historiques du Japon : la mort du grand maître de thé Sen no Rikyû.

A 69 ans, le maître de thé de Toyotomi Hideyoshi se fait "seppuku". Pour quelle raison soudaine, cet homme qui avait acquis tout les honneurs est-il disgracié par son maître et contraint au suicide ? C'est ce que va tenter de résoudre son principal disciple.

Yasushi Inoue va tenter de percer ce mystère, comme une enquête policière. Il décrit surtout la dernière génération de bushis hanté par les batailles et la mort. Ce roman historique a été porté au cinéma en 1989 par Kumai Kai.


LE LIVRE D'OR DU HAÏKAÏ de Pierre Seghers - (1984) *( Robert Laffont ) :

Curieux projet que de vouloir faire goûter la finesse de la poésie Japonaise ...en français. Et pourtant ce livre y arrive presque ! Même s'il est difficile de se passer des sonorités du japonais et de l'harmonie des sons, ces textes montrent bien les sentiments qui se dégagent de ces courts poèmes.

Couvrant toute la période de Sôgi ( 1421-1502) à aujourd'hui en passant par le grand Bashô ( 1644-1694), Pierre Seghers retrace l'histoire de cette forme culturelle si japonaise. Le livre, magnifiquement illustré, comporte plus d'une centaine de poèmes de toutes les époques.


KWAIDAN de Lafcadio Hearn -1904 **( Mercure de France ) :- -

Voici des récits de fantômes Japonais, raconté par le plus Japonais des étrangers ou le plus étranger des Japonais. Lafcadio Hearn, à qui l'on doit de magnifiques livres sur le Japon au début du XXéme siècle, était un britannique ayant obtenu la nationalité Japonaise en 1894. Adopté par la famille de sa femme, il prit le nom de Koizumi Yakumo et devint professeur de littérature anglaise à l'Université de Tokyo ( Todaï ).

Dans ce petit livre d'une centaine de pages, Hearn a rassemblé des histoires de fantômes Japonais ( Kwaidan ) dont le récit épouvantaient les Japonais de l'époque Edo. Mystère, secrets, forces obscures, ces histoires reflètent bien le rapport à la mort que les Japonais vivent à travers la religion Shintô et ses Kamis.

Aujourd'hui, ces 16 petites histoires sont remplies d'une véritable poésie qui fait revivre des personnages anciens et surnaturels. Il y a, ici, un vrai plaisir de lecture au détour de chaque page, rendu encore plus agréable par la brièveté des histoires. Voici une excellente idée si vous avez une heure de libre ! Ce lire a été porté à l'écran en 1964 par Masaki Kobayashi.


CONTES ET LEGENDES DU JAPON -1963 *( Editions Fernand Nathan ) :

Beaucoup moins enfantin qu'il n'y paraît. Les Légendes sont une des bases de la culture Japonaise. Les Contes Shintô de la création du Japon ( Izanagi et Izanami ), de son origine ( Amaterasu ), les enseignements confucéens ( Komazatsu ), et les Contes Bouddhiques ( Kannon ) sont tous présents.

Des récits historiques célèbres ( les 47 ronins ) se trouvent au côté des plus beaux récits littéraires de la période Héian. Kyoto est au centre de beaucoup de ces textes, qui font revivre la période d'or de la capitale Impériale.


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04 JUILLET 2004