LES KIMONOS



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EPOQUE DE HEIAN : Jusqu'à la fin du IX ème siècle, l'influence de la Chine reste très forte au Japon. Les habits de Cour proche de ceux du continent sont codifiés selon le rang de chacun.

C'est l'époque de Heian qui va donner sa "Japonité" au vêtements de la Cour. Quand le Japon se ferme à la Chine en 894, le sens esthétique Japonais va donner naissance aux plus beaux des kimonos. Dés lors, le raffinement des couleurs nuancées et des motifs délicats viendra peu à peu remplacer les vêtements d'origine chinoise.

C'est l'apparition des Sokutai des hommes qui marque le plus grand changement. Les manches deviennent alors longues et amples. Le chapeau ( eboshi ) reste l'élément marquant : il précise parfaitement les fonctions de chacun et son rôle dans la hiérarchie.

Juni-Hitoe ( Heian )


Chez les femmes le Jûni-Hitoe avec ses douze kimonos superposés, devient la règle. Chaque couleur de kimono est choisie en fonction des couches de Hitoe ( kimonos) qui l'encadrent. Des manches de longueurs successivement plus courtes permettent de mettre en valeur la composition générale du vêtement.

Les nobles portent eux le Noshi, forme moins solonnelle du Sokutai. Le vêtement est même adapté aux déplacements à cheval ( Kariginu ). Sa forme la plus simple porté par les gardes ou les fonctionnaires est le Suikan. Tous se caractérisent par le chapeau en hauteur et la robe fermée à l'avant.

Seul le Suikan se porte avec le Hakama ( jupe culotte très longue portée par les hommes et les femmes ). Ce sont ces costumes que porte encore aujourd'hui la Famille Impériale pour les grandes cérémonies.


Dame de Haute Lignée ( Kamakura )

EPOQUE DE MUROMACHI : En 1185, la période des Bushis et du Bakufu* vont modifier les kimonos. Les superbes habits de cour sont mal adaptés aux guerriers qui préférent simplicité et frugalité. C'est donc l'apparition du Hitatare. Le kimono est ouvert devant, et porté avec un Hakama. De cette façon, il peut aisément être utilisé pour être porté sous l'armure ( Yoroi ). A l'époque Muromachi ( 1338-1568 ), l'apparition des blasons de la famille ( Mon ) sur le kimono sera la principale innovation.

Pour les femmes, c'est l'apparition du Kosode qui change le vêtement féminin. Les prémices du Kimono moderne apparaissent déjà. Mais c'est le port du Hakama qui particulièrement caractérise cette époque. Sous la période Muromachi, le vêtement devient totalement Japonais, avec le Uchikake. Beaucoup plus simple, et plus esthétique, il se répand rapidement dans toutes les classes de samurai de marchands ou de nobles.


Kamishimo de samouraï ( Edo )

EPOQUE D' EDO : La période qui suivit l'unification du Japon en 1615 sous l'égide de Tokugawa Ieyasu, va donner un sens encore plus fort au kimono. Dans une société très contrôlée et codifiée, chaque classe sociale sera caractérisée par son kimono.

La classe des samurai portera le Kamishimo, vêtement d'apparat, relevé aux épaules et complété d'un Hakama, parfois traînant en arrière pour les samurai de très haut rang.

Mais ce sont les kimonos féminins qui vont le plus évoluer. Peu à peu l'apparition du Obi ( ceinture des kimonos féminins ) de plus en plus élaborés vont amener une modification de structure du kimono. Le Furisode, kimono à larges manches et Obi sophistiqués ou le Darari-musubi, où les couleurs vives et la coiffure rehaussent la beauté du kimono.

Ces dernières formes de kimono sont très proches de ceux ( trop rarement ! ) portés par les femmes Japonaises aujourd'hui.


Pretre BouddhistePrêtre Shintô

LA FONCTION :
Du quotidien au sacré, le kimono Japonais rythme la vie. On changera de type de kimono tout au long de sa vie suivant son âge, sa condition, sa profession ou sa vie personnelle. Le kimono devient vite un repère tout au long d'une existence.

La fonction en est l'un des meilleurs exemples : L'habit de cour des nobles de l'époque Héian se caractérisait par une grande sobriété, et ce sont souvent les accessoires comme le chapeau ( Eboshi) qui marquait le rang ou la noblesse d'un individu.

Chaque corporation ( politique, militaire, religieuse ), chaque époque a développé son style, répondant à une étiquette scrupuleusement respectée. Sous le règne des Shogun Tokugawa ( 1605-1868 ), un type de kimono était même obligatoire selon la classe sociale.


 Kimono de mariage traditionnel

LE MARIAGE :
Le kimono de mariage est l'occasion de voir encore aujourd'hui l'héritage de l'époque Muromachi. Extrémement couteux, le vêtement de la mariée est un Uchikake rouge recouvrant un kimono blanc. Ces deux couleurs représentent la Pureté et la Fidélité, et surtout sont celles de la religion Shintô.

La mariée portera après la cérémonie un deuxième kimono beaucoup moins formel, mais tout aussi beau. Tous ces kimonos sont des Furisode ( longues manches ), qui traînent sur le sol protégés par une lisière. Particularité importante, le col de ces kimonos est très tiré vers l'arrière.

Les accessoires sont tout aussi importants. Le chapeau ( watabôshi ) protège une coiffure très compliquée, sertie de noeuds, d'épingles de jade et d'aigrettes d'ivoire. Enfin le Obi ( Obijime ) porté sur le kimono blanc est de style Maruguke


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30 Avril 2001