JAPON ( Collection Voyager ) - 1990 ( Prospérine Vidéo ) :

Si vous n'êtes jamais allé au Japon, voici une première façon de vous faire une idée. 50 minutes pour découvrir les aspects les plus spectaculaires du Japon.

Une visite des lieux les plus connus de l'archipel vous emmène à Tokyo, symbole du modernisme et de la nouveauté. Puis c'est rapidement le Japon ancien qui reprend le dessus. Se succèdent Kyoto, Nara, mais également Nikko, Hiroshima. Les Matsuris* et traditions populaires sont également abordés.

Bien sûr le film n'évite pas les clichés traditionnels sur le Japon ( Geishas, Sumotoris, pollution ), mais dans l'ensemble, il reste assez fidèle à ce que "voit" un touriste lors de son premier voyage.

LA MORT D'UN MAITRE DE THE de Kei KUMAI -1989 ( UGC) :

Lion d'Argent au Festival de Venise, ce film est consacré à la mort de Sen no Rikyû, Grand Maître de la cérémonie du thé ( Chanoyu ) en 1591. Il fut l'un des symboles de la puissance de la vie culturelle au Japon à cette époque.

En créant une doctrine de la cérémonie du thé, Sen No Rikyû va s'élever rapidement au sein de la classe noble du Japon. Il accumule faveurs et richesses du principal maître militaire de l'époque Toyotomi Hideyoshi.

Soudain disgracié par ce dernier, il est obligé de se faire seppuku, marquant ainsi de façon frappante le thème de l'impermanence des choses, cher aux samurais qui en faisait alors leur ligne de conduite. Ce film est tiré du roman de Yasushi Inoue.

LE ROMAN DE GENJI de Kimisaburo Yoshimura -1951 ( Fnac Vidéo) :

Une des nombreuses versions filmées du plus célèbre roman Japonais, le "Genji Monogatari". Totalement fidèle à l'esprit du roman et à son atmosphère, ce film raconte les amours impossibles du prince Genji, fils naturel de l'Empereur.

Si l'histoire est relativement simple, voire secondaire, c'est surtout la reconstitution de l'époque Héian et de sa sophistication qui est remarquable. Costumes, cérémonies, étiquettes, accessoires : tout est reproduit ici jusqu'au moindre détail. Les superbes kimonos "Juni Hitoe" des courtisanes, les tenues "Sokutai" des hommes sont magnifiquement portés.

Seuls regrets, le jeu de l'acteur Hasegawa Kazuo, très inspiré du style figé du Kabuki décrédibilise un peu le personnage et donc le film. La qualité de la copie ( noir et blanc ) est également un peu médiocre. Mais que cela ne vous empêche pas de goûter 2 heures de pur bonheur !

RASHÔMON d'Akira Kurosawa - 1950 ( Fnac Vidéo) :

Peut-être l'un des plus beaux films d'Akira Kurosawa. Lion d'Or au festival de Venise 1951, ce film est le premier prix international décerné au cinéma Japonais depuis la fin de la guerre au Japon. Il sera celui qui fera connaître Kurosawa au public occidental, et à travers lui de nombreux cinéastes Japonais de l'après-guerre.

Basé sur une nouvelle de Akutagawa, l'histoire raconte le viol d'une femme par un brigand sous les yeux de son mari. Mais loin de la vérité pure, ce sont quatre versions différentes qui sont proposées par chacun des protagonistes de l'histoire, chacun manipulant les autres.....

La force des personnages est mise en avant par des comédiens pas réellement connu au Japon, mais qui deviendront des acteurs fétiches de Kurosawa : Mifune Toshirô, Môri Masayuki et surtout Kyo Machiko, dans le rôle de l'épouse manipulatrice. Un superbe film se déroulant à l'époque Heian.

KWAIDAN de Masaki Kobayashi - 1964 ( Fnac Vidéo) :

Prix spécial du Jury au festival de Cannes en 1965, ce film est tiré de l'oeuvre de Lafcadio Hearn parue en 1904. Quatre histoires surnaturelles permettent à Masaki Kobayashi de composer plusieurs atmosphères différentes , mais où transparaît à chaque l'inquiétude des personnages pour une malédiction dont ils semblent ne pas pouvoir s'échapper.

Masaki Kobayashi met en valeur dans ce film la perfidie et les mauvais côtés de l'homme médiéval : guerrier assoiffé d'honneur, abandonnant ses proches pour une promotion, homme tenté par deux femmes , sans pouvoir faire de choix. Les personnages principaux ne sont pas des héros et sont punis souvent de leur lâcheté par les fantômes qui sont souvent le reflet de leur propre conscience.

Les interprètes sont parmi les plus connus au Japon : Tatsuya Nakadaï ( Les Sept Samurais, Kagemusha de Kurosawa , Rebellion, Hara-Kiri ), Keiko Kishi ( Printemps Précoce de Ozu ), Takashi Shimura ( Vivre de Kurosawa ). Tous vont chercher à répondre aux exigences du réalisateur qui va dépasser les limites de ce genre de films, très populaires au Japon.