LA CEREMONIE DU THE


HISTOIRE DE LA CEREMONIE DU THE :
Il n'est pas surprenant de découvrir que c'est de Chine qu'arriva le thé, avec la religion Bouddhiste au VII éme siècle. Le moine Saicho, en 805, fut le premier à cultiver le thé à l'intérieur d'un temple situé à Sakamoto. L'Empereur Saga, 10 ans plus tard, découvrit puis encouragea dans l'aristocratie de Heian, la dégustation du thé selon les rites chinois.

Avec l'arrivée des Bushis au pouvoir en 1185, la tradition du thé disparut dans l'aristocratie Japonaise, dorénavant plus tournée vers les arts typiquement Japonais ( littérature ). Pourtant les moines Zen continuèrent à cultiver le thé, notamment à Uji près de Kyôto. C'est le moine Zen Eisai qui répandit ce breuvage dans tous les temples de la secte.

A l'époque Muromachi, vers 1350, l'aristocratie Japonaise redécouvrit la cérémonie du Thé, tout d'abord au coeur de "tournois du thé" ( Tocha ) où l'exhibition de bols chinois de grande valeur, permettaient au participants de prouver leur raffinement. Mais c'est la classe guerrière des Bushis, sous l'influence du Zen, qui va transformer ces pratiques en véritable voie ( Chadô), et notamment le Shogun Askikaga Yoshimasa. Sen No Rikyû, sous la protection de Toyotomi Hideyoshi, formalisa alors vers 1580, les grandes règles de la cérémonie inchangée jusqu'à nos jours.


LES PRINCIPES DE LA CEREMONIE DU THE :
Les grands principes de la Cérémonie du Thé sont d'inspiration religieuse, et tout particulièrement Zen. A partir des concepts élaborés et codifiés par Sen No Rikyû, le Chanoyu ( Cérémonie du Thé ) vise au respect de ces principes moraux par l'ensemble des participants, qu'ils soient officiants ou invités, et ce durant toute la durée de la cérémonie.

C'est le concept de Wabi qui dirige l'ensemble des actes des participants du Chanoyu. Cette philosophie prône la simplicité et l'isolement du monde extérieur pour atteindre un état de concentration Zen, propre à l'éveil spirituel. De ce principe va découler tous les actes de la cérémonie du thé, de même que l'environnement architectural ( Chashitsu ) et esthétique ( ustensiles).

Chacun des participants sera donc invité à faire preuve de simplicité, d'humilité et de silence, avant et durant toute la cérémonie. On attend également, de chacun, une attitude de bienveillance qui doit permettre l'éclosion d'une harmonie parfaite dans le groupe. C'est dans ces moments de tranquillité et de respect que se goûte véritablement tout le plaisir spirituel de la Cérémonie du Thé.


LA PIECE DE LA CEREMONIE DU THE :
La "Chambre de Thé" ( Cha No Ma ) revêt une grande importance dans la cérémonie du thé Japonaise. A l'origine, elle était incluse dans un pavillon de taille modeste ( Chashitsu ) distinct de la maison principale, et entouré d'un jardin d'inspiration Zen. De la taille de deux à cinq tatamis, cette petite salle n'était accessible que par une porte basse ( Nijiriguchi ), qui devait rappeler l'humilité à ceux qui se courbaient pour entrer.

La décoration de la salle de thé reste extrêmement sobre, afin d'être en accord avec les principes de Wabi ( simplicité, retenue ) édictés par Sen No Rikyu au 16 éme siècle. Les seuls objets de décoration se trouvent dans une alcôve surélevée ( Tokonoma ), où est suspendue une calligraphie ou un paysage ( Kakemono ).

Dans un coin de la pièce, un foyer ( Ro ) enfoncée dans les tatamis permettra au pratiquant de faire bouillir le thé ( Macha ). Le reste de la pièce est réservée aux invités qui s'accroupiront en cercle, le dos tourné aux murs. Les teintes uniformes des murs et des cloisons coulissantes ( Fusuma ) se mélangent parfaitement avec les teintes du bois des encadrements. Parfois un pilier de bois précieux ( Naka-Bashira ) ajoute une dimension très naturelle à la pièce.


LES OBJETS DE LA CEREMONIE DU THE :
Les ustensiles de la cérémonie du thé doivent conjuguer deux qualités : simplicité et beauté. Pour répondre aux principes établis par Sen no Rikyu, chaque objet choisi doit évoquer chez le participant à la fois contemplation et humilité. L'objet le plus important reste le Chawan, bol de thé en céramique. Sa forme parfois imparfaite rappelle la simplicité, mais sa décoration en fait un objet remarquable. C'est dans ce bol que sera préparé le thé.

Les petits pots contenant le thé en poudre appelés Chaire ( thé fort ) ou Natsume ( thé léger ) sont généralement des objets de collection, très recherchés des collectionneurs. La longue louche ( Hisaku ) servant à transvaser l'eau chaude de la bouilloire ( Chagama ) vers le bol ( Chawan ) est taillée parfaitement dans une longue tige de bambou.

Deux éléments très importants président également dans la cérémonie du thé : la petite spatule ( Chashaku ) qui permet de verser le thé en poudre, et surtout le fouet ( Chasen ) qui permettra de mélanger la poudre de thé et l'eau, pour réaliser ce breuvage si spécifique. On notera parfois la présence d'une réserve d'eau froide sous la forme d'un récipient cylindrique ( Mizusashi ). Enfin élément indispensable pour répondre au besoin de propreté indispensable dans toute cérémonie Japonaise : la pièce de tissu ( Chakin) qui permettra de garder un aspect immaculé à tous les objets.


-

 Prochain article : L'ETIQUETTE DE LA CEREMONIE DU THE

-

© Kyôto et Le Japon Traditionnel
2000 - 2005
Tous droits réservés
Aucune reproduction partielle ou totale
sans accord écrit de l'auteur.

13 FEVRIER 2005